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Lésés Cris Vains

 

En ce moment, je dis souvent que l'une des seules choses dans la vie qui me fait peur, non, qui me terrifie... c'est la solitude.

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J'ai eu beaucoup de mal à accoucher de ce texte, il suffoque là dans ma tête depuis des semaines, des mois même.

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Il y a eu d'abord cette première version, celle où mon père me raconte qu'une de mes tantes, mariée, trois enfants, lui a dit, un jour qu'il se sentait seul : "On est seul toute sa vie."

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Ça me dégoûtait et ça m'allait bien en même temps.

 

Peut-être que oui, la solitude n'est qu'un duvet épais dont il faut accepter de se nimber.

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Peut-être que oui, vous ne vivrez jamais de connexion si profonde qu'il vous arrivera de ne plus vous sentir seul.

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Mais comme je l'ai dit, ça me dégoûtait.

 

Partisan de la discussion entre les êtres, moi qui ait appris à dire "J'aime les gens", et qui ait appris à quel point ça pouvait faire plus que du bien, faire le bien, je ne peux pas retomber dans une opposition, je ne peux pas croire que naturellement cette opposition moi VS les autres existe.

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Il y a eu cette seconde version aussi, cette version où mon ex' et une vieille amie de lycée me disaient que si j'étais seul c'était de mon fait, c'était dû à mon choix de vie.

 

Il est vrai que j'ai déménagé loin de chez moi, il est vrai que ma vie pourrait être comparée à celle d'un ermite. Il n'en est pas moins vrai que je vise davantage à devenir un ascète. 

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Mais vivre de peu, ne veut pas dire vivre de rien... Je m'égare.

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En fait, elles disaient plutôt que c'était de ma faute.

 

Je répondrai juste que comme je n'ai pas choisi d'être triste quand je le suis, je n'ai pas choisi d'être seul.

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Je le répète, il s'agit d'un sentiment... Je me sens seul.

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Troisième version.

 

Positif. 

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Révélation : 

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"Eh mais en fait, on est jamais seul. Quand je me sens seul, quand la solitude m'englobe dans son châle chaud et rêche, son nid assassin, sa couverture de plumes dont toutes les pointes me piquent, m'empêchant de lever le voile, je n'en demeure pas moins accompagné. 

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J'entends encore mes musiciens préférés me toucher, titiller quelque chose au fond de mon cerveau, Blink parvient encore à me tirer une larme, Bowling For Soup un début de sourire... J'ai encore ces images, ces phrases de films que j'ai aimé, Jim qui me réconforte, j'arrive à retracer une carte de leurs paroles, une carte vers moi... 

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Ils me parlent. 

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Je ne suis pas seul. 

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Et la personne que je suis c'est un agglomérat, un conglomérat de toutes les personnes que j'ai connu et que je connais. 

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Il y a de vous en moi."

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Cette version était satisfaisante, vraiment, me sentir un peu de tout, un peu tout le monde, ça a quelque chose de rassurant.

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Mais non. Aujourd'hui, je sais que je ne suis pas seul. Je le sais. Mais parfois, je ne le sens pas.

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La veille de l'écriture de ce texte, je réfléchis dans mon lit, les trois versions ci-dessus se bousculent dans ma tête, s'interchangent, se modifient, s'imposent pour mieux flétrir. Et tandis que je réfléchis à ma solitude, ça m'apparaît.

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09 Octobre 2016, 01h40, message de C. : " [...] je ne suis pas au top ces derniers temps... je me sens vraiment très seule [...] "

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Je ne veux pas parler de ma solitude, je veux parler de la solitude.

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C'était ça depuis le début.

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Nous partageons tous ce sentiment de solitude. 

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C'est un gouffre, un abîme, un trou noir qui attire tout, qui vous prend et inexorablement, vicieusement, vous emmène. 

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C'est un lieu. Un lieu où la lumière disparaît, un lieu où vous ne pouvez plus la voir quand bien même la lumière serait là. 

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Mais... attendez... elle est pourtant bien là. 

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Petit à petit, si vous parvenez à retirer la gadoue nauséabonde de vos yeux, vous voyez que vous n'êtes pas seul ici, vous voyez que... tout le monde glisse sur ce versant, à différent rythme, avec plus ou moins de réussite pour s'en sortir, mais surtout, vous voyez que tout le monde, absolument tout le monde, peut se sentir seul.

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C'est ce qui fait, que vous ne l'êtes pas.

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Vous n'êtes pas seul.

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Vous êtes entourés d'étoiles, chaque personne que vous avez connu, que vous connaissez, même celles que vous pourriez connaître.

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Vous êtes entourés d'étoiles. Alors n'attendez plus. Une fois la constatation faite, ne vous laissez pas aveugler par le néant, luttez contre ce mouvement perpétuel.

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Un combat constant. N'attendez plus, parce que vous aussi vous êtes une étoile.

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N'attendez plus qu'on vienne vous envoyer des cris de détresse qui portent pour nom "solitude", n'attendez plus d'être pris dans ce piège se nommant "solitude".

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Illumine la journée des autres, et accepte qu'on t'illumine.

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N'ai plus peur d'embêter quelqu'un de ta présence, parce que lui aussi tourne dans ce trou noir.

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Parle à qui tu veux parler, aime qui tu veux aimer, aide qui tu veux aider.

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Ta quête est liée à la leur. On a besoin l'un de l'autre. Pour être moi, j'ai besoin de toi. Et ça n'a rien de triste ou d'égoïste, car cela marche comme ça pour tout le monde. C'est un échange.

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C'est beau.

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Je ne me définis pas par rapport à toi. Nous nous définissons ensemble.

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Alors merci.

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Merci mes étoiles d'être mon ciel.

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Et merci mon soleil de l'illuminer.

​

 

Tu n'es pas seul - L'un

 

 

 

 

 

 

XIV : Tu n'es pas seul

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